Nouveau marché français pour les jeux

Le marché français du jeu en ligne a été monopolisé par le groupe Française de Jeux, entreprise d'État, et les courses de chevaux par le PMU, pendant de nombreuses années, sans aucune possibilité pour les concurrents de les exploiter. Une nouvelle législation introduite par le gouvernement français ouvrira le marché à des opérateurs privés qui sont assez hardis pour travailler avec des impôts élevés et une réglementation très stricte qui laissent encore la part belle à l'État.

La légalisation du marché français des jeux d’argent a immédiatement donné lieu à une multitude de compagnies de jeux de hasard disposées à franchir le pas et postuler le nombre limité de licences distribuées par le gouvernement aux opérateurs privés. BWIN d’Australie, PartyGaming du Royaume-Uni, ainsi que les opérateurs privés Mangas Gaming et Pokerstar cherchent à s’arroger les prems du marché des jeux. Ces opérateurs ne seront pas autorisés à avoir des jeux de casino comme le blackjack et la roulette, pourtant considérés comme importants pour la stabilité financière globale de la maison. Le Loto est également exclu de la liste des jeux que les entreprises nouvellement autorisées peuvent fournir. Environ 50 entreprises sont attendues pour postuler 1 à 3 licences chacune.

Le marché des jeux en ligne, en France seulement, devrait atteindre 1,25 milliards d'euros (1,7 milliard de dollars) d'ici 2012, selon une étude publiée par le conseil basé à Manchester H2 Gambling Capital. La concurrence devra supporter un minutieux contrôle du gouvernement par le biais notamment d’une taxe de 8,8 pour cent sur les revenus des casinos en ligne, tandis que la Française de Jeux conservera toutes ses agences de paris au cœur de ses nombreux bistrots et bureaux tabac.

La légalisation arrive à temps pour la Coupe du Monde en juin, et est conçue pour accroître les recettes fiscales de la France à partir d’un marché des jeux qui chiffre actuellement à 8,5 milliards d'euros. Les nouveaux entrants sur le marché du jeu feront face à des risques énormes étant donné que leur participation dans les paris sportifs peut éventuellement les éliminer de la course. «Nous manquons de jeux de casino, ce qui est une honte, car ils sont importants pour la stabilité financière globale», a déclaré Antonio Costanzo, directeur général par intérim de Bwin en France. “Disons que le monopole sera parfait.”

Le Parlement français réexaminera la loi dans 18 mois pour voir si les taux d'imposition doivent être ajustés. Il existe déjà des pourparlers de fusions et d'acquisitions pour soutenir le marché du jeu en s'associant avec les médias. La Française de Jeux s’intéresse à la chaîne de télévision TF1 tandis que le PMU projette une expansion en s'associant avec PartyGaming pour entrer dans le poker. Canal Plus, filiale de Vivendi, envisage une coentreprise avec Ladbrokes tandis que les partenaires Mangas entrent en partenariat avec la chaîne de télévision M6. La combinaison des sociétés de médias avec le marché du jeu laisse certaines personnes sceptiques. «Vous feriez mieux d'avoir un bon plan. Vous pariez contre vos clients», a déclaré Martin Oelbermann au groupe de conseil MECN, basé à Munich.

L’objectif des partenariats est principalement de faire sortir les joueurs français de leur prudence. Un joueur moyen a perdu 171 € en 2009, montant que H2 Gambling estime susceptible d’augmenter à 192 euros en 2012. La légalisation a ouvert la voie à de nombreuses opportunités pour les leaders de l'industrie afin d’accéder au marché des jeux en ligne et de prendre le taureau par les cornes.

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